Rencontrant tout dernièrement un ancien camarade de guerre de mon père, officier supérieur et ancien déporté, nous avons été très frappés par un incident de sa vie dans les camps de la mort. Soumis à la rude discipline que l’on sait, il était spécialement surveillé par les Allemands. Ses souffrances furent atroces. En avril 1945, par des rumeurs parvenues jusque dans le camp, il comprit que les troupes américaines n’étaient pas loin et que le moment était venu de faire acte d’autorité. Il se présenta au chef de camp et lui tint le langage suivant : « Les troupes américaines sont à quelques kilomètres. Etant l’officier au grade le plus élevé, je vous fais connaître qu’à partir de cet instant, c’est moi qui suis le chef de camp. Vous êtes donc mon prisonnier et vous allez me remettre vos armes. Vous donnerez ensuite, sous mon contrôle, des ordres pour que les gardiens soient immédiatement rassemblés dans une baraque. » A son étonnement, le chef de camp allemand obéit. Les gardiens furent désarmés et soigneusement enfermés, pendant que les déportés ne se tenaient plus de joie. Quand les troupes américaines envoyèrent une patrouille, celle-ci trouva un camp en parfaite discipline et complètement libéré. Elle n’eut qu’à récupérer les prisonniers allemands et faire le nécessaire au point de vue sanitaire. En écoutant ce camarade, j’ai été frappé de la similitude de sa position et de la nôtre. Beaucoup de croyants sont prisonniers et enfermés dans un réseau d’habitudes, de façons de faire, de peurs, de réticences et, disons le mot, de péchés. Ils ne peuvent se libérer et passent leur temps à soupirer après la liberté des vrais enfants de Dieu. Or, la nouvelle nous est parvenue que la libération a été réalisée, qu’elle va devenir effective dans quelques heures. Si nous prenions les promesses au pied de la lettre, nous connaîtrions à notre tour le désarmement et la mise en état d’impuissance de notre chair, de notre ennemi et de ses anges. Ce n’est pas par manque de connaissance que nous péchons, mais bien par manque de confiance. Si nous demandions à Dieu que, par son Saint Esprit, il rende réelle la libération faite par le Christ, il y a vingt siècles, nous serions des VAINQUEURS.
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