Fin août dernier, des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont annoncé vouloir reprendre la lutte armée, menaçant une paix gagnée par un accord historique signé en novembre 2016 et qui a mis fin à plus de cinquante ans de conflit armé. Dans ce pays marqué par l'instabilité et la violence, beaucoup d'hommes et de femmes - religieux, prêtres, laïcs - sont engagés au nom de leur foi dans la défense de la dignité de la personne humaine. Des héritiers de San Perdo Claver, le saint patron de la Colombie... et des droits de l'homme. Parmi eux, le Père Juan Carlos Velasquez, que Thierry Lyonnet est allé rencontrer à Medellín. Saint Pierre Claver, patron de la colombie et des droits de l'homme Il est enterré à Carthagène des Indes. C'est là, dans cette superbe ville fortifiée, classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, que se trouve le musée et sancturaire de San Pedro Claver. Pionnier de la lutte pour la dignité humaine en Colombie, il est le saint patron du pays et des droits de l'homme. Né en Espagne, saint Pierre Claver (1580-1654) a passé 40 ans à venir en aide aux esclaves. Aujourd'hui, les jésuites de Carthagène prennent la relève. Éducation, santé, évangélisation, défense des terres paysannes... ils se battent pour libérer leurs contemporains des formes d'esclavage actuelles, comme l'addiction à l'alcool, à la drogue ou à la pornographie, et la prostitution. ©RCF / Thierry Lyonnet - La devise de saint Pierre Claver était "esclave des Africains, pour toujours" le combat d'un prêtre pour sortir les jeunes de la drogue À quelques kilomètres de là, le Père Juan Carlos Velasquez est un San Pedro Claver moderne. Il est curé de la paroisse Marie-Mère-de-l'Église, à Itagüí, près de Medellín, ville tristement célèbre pour son trafic de drogue et la figure de Juan Pablo Escobar (1949-1993). Depuis 2010, avec son association Abba, il aide les jeunes à sortir de la drogue et de l'influence des gangs dans les quartiers pauvres. Des jeunes "convaincus qu'il ne valent rien" et qui vivent dans des conditions de vie "difficiles, inhumaines, insalubres... malsaines à tout point de vue", dit-il. Parmi eux, Vanessa, 16 ans, qui a commencé la drogue à l'âge de 11 ans. Parce que l'ambiance familiale était difficile et parce que son frère lui en donnait, la jeune fille a consommé de la drogue pendant quatre ans tous les jours. À force de courage, de thérapies, elle a pu sortir de la drogue après une cure de désintoxication. "Grâce au Père Velasquez, je me suis trouvée moi-même, j'ai compris que je manquais de confiance en moi, d'estime de moi.. ils m'ont beaucoup aidée." ©RCF / Thierry Lyonnet - Vanessa est sortie de la dépendance à la drogue "grâce au Père Juan Carlos Velasquez" quand un prêtre négocie avec les gangs Mais le Père Juan Carlos Velasquez ne fait pas qu'aider les jeunes. Au risque de sa vie, il négocie des pactes entre les deux gangs de la ville. Il a œuvré en 2010 et en 2013 à la signature de deux pactes de non-agression. Des pactes qui ont permis de faire baisser de moitié le taux de criminalité. Être un négociateur entre deux gangs armés ne se fait pas sans risques : ce dont le prêtre est conscient. "Depuis que je suis prêtre, je prends en compte le fait je suis en communion avec Jésus, je pense que si Jésus était parmi nous il ferait la même chose que moi, c'est une réponse humaine mais aussi chrétienne." ©RCF / Thierry Lyonnet - Depuis 2010, avec son association Abba, Père Juan Carlos Velasquez aide les jeunes à sortir de la drogue Reportage réalisé en partenariat avec l'Aide à l'Église en détresse (AED)
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